Wednesday, October 16, 2013

Une Orchidée dans mon Rêve



Il y a maintenant plus d’un mois, j’ai perdu un être cher. Un être qui était à la fois pour moi, une mère, une grand-mère, une amie et une inspiration.  Que de trésors cette personne a déversé dans ma vie. 

Quand je l’ai vu pour la dernière fois, elle était menue, se faisait petite, silencieuse, et mangeait peu. D’apparence faible, elle dormait beaucoup. De ses cheveux, presque rien ne restait. Elle ne se déplaçait plus, errant entre sa chambre et sa table au salon, où trônait son ordinateur – ce vénéré appareil qui l'a reliait à sa famille de toutes parts du monde, ses êtres chers de qui rien qu’un petit mot, pouvait ensoleiller sa vie.

Je savais bien qu’elle n’avait plus beaucoup de temps avec nous. 

Trois mois plus tard, telle une fragile orchidée, elle est partie. Ses cendres ont rejoint celles de mon grand-père une semaine après.

Les jours qui se sont écoulés depuis ont été étrangement vides. 

Hier, comme par miracle, j’ai rêvé d’elle. Elle semblait plus jeune. Elle marchait dans une ruelle ombragée, longeant des petites boutiques garnies de souvenirs et de brillantes pacotilles; elle dégageait le calme, la sérénité, et de son visage rayonnait l’un des plus beaux sourires que j’ai jamais vu.

Je la revoyais telle qu’elle était durant ma plus tendre jeunesse. Sa chevelure grise prise soigneusement dans une mise-en-plis, vêtue d’un pantalon et d’une large blouse blanche, rehaussée d’un vert océan. Une légère brise fraiche caressait son visage, un visage à la fois ébahi par ce qu’elle voyait autour d’elle, et lointain - comme si elle n’appartenait pas à ce monde. Elle me semblait si heureuse. J’étais émerveillée par ce que je lisais sur son visage.

Je me souviens qu’au début du rêve, j’étais moi-même en tenue de nuit et que je n’avais pas fait ma toilette du matin. C’est là que j’ai commis une erreur. J’avais d’abord voulu courir vers elle pour la serrer dans mes bras et lui tenir compagnie, faire avec elle ces magasins pour que nous découvrions de belles choses ensemble. Mais une honte m'a saisie et j’ai couru dans l’autre sens, persuadée qu’il fallait d’abord que je m’habille, que je me coiffe et que je me nettoie avant de la voir. C’est dans ce moment de vanité, née, je crois, d’une adolescence pendant laquelle je ressentais souvent la honte de moi-même, que j’ai fui sa présence.

Quand je suis rentrée chez moi, mon père m’attendait. Il m’a montré une boite de biscuits me disant que je trouverai surement quelque chose que j’aimerai la dedans. J’ai ouvert la boite pour découvrir ces délices sucrés. C’est alors que du coin de l’œil, j’ai vu venir ma grand-mère vers moi. C’était comme si elle avait toujours été là. Elle est apparue là ou je ne l’attendais pas. Elle avançait cette fois en tenue de nuit. Le rêve voulait qu’à présent ce fussent elle, et non moi, qui venait de se réveiller. Elle me regardait avec un petit sourire coquin, comme si elle voulait me dire que elle, elle n’avait rien à cacher, et que ce n’était pas la peine que je me cache ainsi. 

Penaude, je lui ai tendu un biscuit en lui demandant si elle en voulait. Elle n’a rien dit. Elle l’a pris en souriant.

Elle était si gaie. Je ne pouvais lire aucun soucis dans son visage. 
En y repensant maintenant, je crois que c’est bien cela qu’elle voulait me dire, ou plutôt me faire comprendre, au sujet de la vie.

Et soudain il a fallu que je me réveille, que ce rêve prenne fin, qu'elle disparaisse sans qu’elle me parle, sans qu’elle ne m’adresse la parole, sans que je puisse marcher à ses côtés, sans que je puisse parcourir les ruelles ombragées avec elle, sans que la brise nous caresse toutes les deux, liées dans un après-midi complice et magique.

C’était un réveil dur. Trop dur. Dur, d’avoir était si proche et de l’avoir perdu si soudainement alors que je croyais avoir le temps… Réveil qui m’a meurtri l’âme. Trop dur, la fin de ce rêve, alors que j’avais de nouveau de l’espoir en la revoyant; c’était comme si on me l’avait volée une seconde fois.

Ce matin j’ai versé tant de larmes en me souvenant de ce rêve. Je me suis retrouvée bouleversée, de nouveau enfant - portant le fardeau d’une immense tristesse. J’ai vécu la fin de mon rêve comme une injustice accablante. Je sais, je sais bien; c’est un rêve qui présage tant de bonnes choses. Mais sa perte me coute. 

Elle me coute tant.  


Monday, October 14, 2013

Historical Fiction Novels with Gay, Lesbian and Bisexual Characters


Back in the 1990s, when I first read Alice's Walker's The Color Purple and later saw the highly moving film adaptation, I remember how it spoke to me emotionally on several levels. This African-American historical novel became my favorite for several years. I still love it. While the story contains several touching highlights, I remember that nothing was more significant for me than Celie and Shug's relationship. I completely identified with Celie and her adoration for the sultry blues singer. Celie's lack of self-esteem and her need for a hero, a female at that, one who could inspire and comfort her, all of it was immediately accessible. I don't think I found the same emotional depth in any other heterosexual romance on screen. To this day, this faithful portrayal of love between two women remains with me.

Before the turn of the century, I discovered other depictions of what we would today call GLBT relationships in fiction. The first that stood out were those portrayed by Anne Rice. I read them all, from The Vampire Lestat to The Vampire Armand. Anne Rice's vampires are immensely appealing. Their sexual conquests enviable. Lestat, Armand, even David Talbot who headed the Talamasca, all men with bisexual tendencies. Men with appetites. Exactly what one would expect from those who experience the supernatural realm on a daily basis.





I admired Anne Rice's characters but from a GLBT social perspective, they were not as groundbreaking. I think this is because supernatural characters, as per their definition, are more easily given liberties to enact out of the ordinary behaviors. Even readers who oppose certain behaviors in real life will wave these behaviors in a supernatural character. For me, the sexual orientation in Anne Rice's characters soon became relegated to the extraordinary and this was dangerous because it perpetuated the freakish aspect of GLBT sexualities. We see the same effect in Oscar Wilde's The Picture of Dorian Gray. A sexuality that led to the author's harsh imprisonment and his eventual death, is nevertheless permitted in his characterisation of the sinful Dorian because this one is, after all, an evil freak who sold his soul to the devil in exchange for his youthful looks.




These depictions remain nevertheless highly entertaining and fascinating in their rich sensuality and in the taboo they explored at the time. 

I want to veer away from the freaks and the superhumans, no matter how attractive, and instead examine those ordinary GLBT characters. Characters who, because they do not feature explicitly in self-professed Gay and Lesbian literature and also because they are brought alive in recreated historical periods, serve to anchor GLBT relationships into social normalcy, both in the present and throughout history. 

I want to look at historical novels that accurately highlight behaviors that were always present in history, whether or not these were socially and culturally condoned at the time. These novels hint, provide glimpses or else matter-of-factly point to their historical characters' sexual orientation. They do not make a huge deal out if it, which would defeat the created 'sense of ordinariness'.

These books say something quite powerful about such relationships, "Love it or leave it, but you cannot change the past". The ordinariness and mere presence of GLBT sexuality within a historical setting, supported as it is by historical research, has the effect of rendering any modern "coming out" as absurd. That is not to say that modern GLBT expressions are not authentic, but rather, that they are late to the party, since their authenticity has already been grounded and verified for thousands of years throughout humanity's history. 

The historical setting of such books provides a comforting mirror image of the present, leaving one with the sentiment that humanity has well and truly "been there and done that". That is the true power of GLBT characters in works of historical fiction; its other power is to reverse years of social and cultural silencing which have normalised heterosexual relationships both in writing and in history.

A historical novelist who features a bisexual, gay or lesbian character is not playing with sensationalism; they also do more than reach out to a broader audience; perhaps they also fulfill their own desires and personal imaginings. But what is more significant, is that they are depicting the full gamut of human sexuality, and therefore, the full gamut of the human experience within history. And this is important, because one cannot purport to truly recreate a historical setting while shunning certain aspects of the human experience.

A few of these historical novels are listed here. If you can think of recent others, please let me know and I will add them. 

Bryn Hammond's Amgalant series:
13th century Gay Mongol character


Elisabeth Storr's The Wedding Shroud:
Bisexuality in the Etruscan world


Lisa J. Yarde's Sultana - Two Sisters:
Bisexuality in Moorish Spain 


Laura Rahme's The Ming Storytellers:
Sapphism and Transexuality in Ming China


John Caviglia's Arauco:
Homosexuality in native 16th Century Chile


Non-fiction readers may also be interested in, 
Anne Somerset's Queen Anne: The Politics of Passion
A biography of England's lesbian queen