Monday, December 13, 2021

Review: The Stuart Vampire by Andrea Zuvich



As a fan of historical fiction, The Monk and Anne Rice's The Vampire Chronicles, I will not cease raving about this book - it hit all the right notes! It is astounding that the author wrote this novel in her mid-twenties; this in itself was an INCREDIBLE achievement but The Stuart Vampire is a real treat for lovers of horror and the gothic.

Told beautifully, in a language most suited to the 17th century, and by a historian who is intimate with the Stuart period, this book could be described as The Monk meets Cinderella with a touch of Charlotte Dacre's Zofloya.


The prince charming in this tale happens to be Henry Stuart the Duke of Gloucester, who bedridden with smallpox does not die as history tells us, but instead is transformed into a vampire by a ruthless, self-interested Venetian vampiress in league with the devil. Griselda is her name and she is as bone-chillingly wicked as they come, offering us some of the best dialogue in the novel. Her cruelty and scheming in her quest for adoration and love reminded me of Zofloya's female protagonist.

One of the best passages in the book is when Zuvich introduces us to the inbred village where a Cinderella-esque Susanna grows up ill-treated and brutalised. I loved the sinister atmosphere that Zuvich's almost stoic voice manages to stir in those moments. The author's keen insights into the social condition, backwardness and hypocrisy of the villagers and how these factors will eventually lead to witchhunts artfully merges the gothic with the historical realities of the period.



Throughout the novel, Zuvich takes her heroine through much suffering and one really needs to be a fan of the horror genre to withstand it, but the climatic ending brings much relief and satisfaction.
When all the ghastly macabre scenes have passed, a beauty emerges that is both spiritual and touching. Susanna is a wonderful character.

Evocative writing, a gripping plot unfolding within a vivid historical setting, and an ancient vampiric movement all work splendidly together in a novel that ultimately celebrates the most precious force of all - love.


Tuesday, November 16, 2021

Le génie d'Antonin Carême ou l'histoire de la phrénologie

 

Le 12 janvier 1833, n'ayant même pas fêté ses 49 ans, l’illustre cuisinier qui avait jadis servi le prince de Talleyrand, le futur George IV, ainsi que le tsar Alexandre, rendit l'âme, après une longue maladie. 

Auteur de nombreux ouvrages gastronomiques, inventeur du vol-au-vent, de la toque, Antonin Carême avait perfectionné les soufflés, codifié la cuisine française en devenant également le maitre incontesté de pièces montées, véritables chefs-d’œuvre comestibles représentant moult édifices.

On a souvent évoqué le génie d'Antonin Carême en se basant sur sa contribution monumentale à la cuisine française, mais il faut souligner que son savoir s'étendait à d'autres sujets tels que l'architecture. Il était persuadé d'ailleurs que l'architecture et l'art culinaire étaient inséparables. Avant de s'engager dans les cuisines, de gravir les échelons jusqu’au monde des grands diners diplomatiques, il vécut une enfance pauvre, dénudée d'éducation, en proie à la faim et fut la victime d’abandon. Mais tout cela  n'empêcha pas à cet autodidacte de s'instruire et de se distinguer en France et au-delà.

Afin de mieux relativiser et d'apprécier le génie de Carême, il faudrait se pencher sur une autre histoire : celle de la phrénologie. 

Cette pseudoscience, controversée à son époque et largement délaissée aujourd'hui (mis à part les quelques notions qu’elle partage avec la neuroscience), tentait de corroborer le talent, la carrière et le caractère d'un individu avec les formations de son crâne. 

Aujourd'hui plus sérieusement en psychologie nous avons le Journal de la personnalité et des différences individuelles ainsi que le Journal de la personnalité et de la psychologie sociale qui abordent des sujets comme l'introversion, l'extraversion et toute une gamme de dimensions des personnalités et des identités. Dans d’autres domaines de la psychologie, il existe des études sur la créativité et les diverses formes d'intelligence comme celles mises en avant par le psychologue, Daniel Goleman. Mais voilà, au 19e siècle, il y avait Le crâne. Et en France notamment, on pouvait lire le Journal de la Société Phrénologique. Cette publication rassemblait des études et des trouvailles autour du crâne humain. Épatant.

Décidemment nous sommes bien loin des cuisines ! Mais un peu de patience...

Franz Gall recevant une jeune fille

Les principes de la phrénologie furent d’abord établis par le médecin allemand Franz Joseph Gall (1758 - 1828) et par son adhérent, Johann Kaspar Spurzheim (1776 - 1832). En 1805, l’empereur François Ier d’Autriche ordonna à Gall de cesser son enseignement, dû au « péril qu’il représentait pour la religion et les bonnes mœurs ». Interdit d’enseigner à Vienne, Gall fut contraint de tenir ses conférences ailleurs en Europe, et finit par s’installer à Paris. C’est donc surtout à Paris que se développa la phrénologie.

Nous ferons comme si nous étions en cours avec Gall ou même Spurzheim pour découvrir les principes de la phrénologie. Elles sont au nombre de cinq: 1) le cerveau est l'organe de l'esprit; 2) les aptitudes d'un humain peuvent être analysées en tant qu'un nombre définitif de facultés indépendantes (plus ou moins vrai, selon la neuroscience); 3) ces facultés sont innées et chacune d'elles réside sur une région de la surface du cerveau (plus ou moins vrai selon la neuroscience); 4) la taille de ladite région mesure le degré auquel cette faculté constitue un élément important dans le caractère de l'individuel; 5) la correspondance entre le crâne et les contours du cerveau est suffisamment proche pour permettre à un observateur d’examiner la surface extérieure de la tête et ainsi d’identifier les tailles relatives de certaines régions du cerveau.

Spurzheim identifia plusieurs régions du crâne qu'il jugea correspondre à certains traits, tels que l'amabilité, la prudence, l'amour propre, la combativité, l'idéalisme, la concentration, le constructivisme, la destructivité, le caractère secret, la bienveillance, l'espoir, la perception des couleurs, la mémoire, et la perception de la musique. 


Un an avant la mort d'Antonin Carême, Spurzheim rendit l'âme non sans avoir vivement impressionné un certain Pierre Marie Alexandre Dumoutier qui deviendra l'un des champions de la phrénologie en France. Cet ancien étudiant en médecine n'avait jamais fini ses études, mais en 1820, après avoir assisté aux cours de Spurzheim, il avait commencé sa carrière de phrénologiste et de collectionneur. En 1831, il fonda la Société phrénologique, établissant le journal du même nom.

Bon très bien, mais je ne voix plus le lien avec les pièces montées ni avec Carême...  

On y arrive ! 

Attention, cela devient assez macabre. Comme la plupart des adeptes de cette 'science', Dumoutier s'intéressait à deux catégories de crâne humain pour tester ces théories: 1) les personnages célèbres, dont les facultés marquantes et bien connues du public devaient en principe confirmer la nature de certaines formations crâniennes et 2) les aliénés du genre criminel et les ‘idiots’ – car l'une des préoccupations de la phrénologie était son application dans la criminologie. Cette dernière catégorie accusait une certaine xénophobie comme l'attestent les divers crânes d'aliénés en provenance d'Océanie figurant dans la collection de Dumoutier. 

En ce qui concerne la catégorie des aliénés, on imagine qu'une permission explicite n'était pas nécessaire pour s'approprier un crâne ou une moulure. Cependant, afin que le crâne d'une personnalité célèbre se retrouvât dans la collection de Dumoutier, il fallait préalablement se faire accorder un don.

Il se trouve qu'Antonin Carême donna son accord à la société un peu avant sa mort. 

Crâne d'Antonin Carême, Paris

L'inclusion d'Antonin Carême dans la collection de personnalités célèbres de Dumoutier est remarquable. Notre cuisinier se retrouvait en bonne compagnie : Benjamin Constant, Casimir Périer, Raspail et Laplace ne sont que quelques exemples d'échantillons relevés.

Qu'a t'on donc trouvé en examinant le crâne d'Antonin Carême ?

Dans le Journal de la Société Phrénologique parut en octobre 1833, neuf mois après la mort de Carême, on retrouve cette analyse du docteur Casimir Broussais qui attribue le génie de Carême non pas à la cuisine, mais bien à l'architecture: 

"Passons maintenant à des hommes distingués par des talents particuliers. Voici Carême, d'abord, que je n'appellerai pas le cuisinier, mais l'architecte. La moindre gloire de Carême est certes d'avoir ordonné tous les grands diners diplomatiques en Europe depuis 1810; l'art culinaire n'était pour lui qu'une branche de l'architecture, qu'il exploitait avec un talent dont une réputation européenne fut la récompense, mais dont la sphère était cependant trop étroite pour son esprit poétique." 

Plus loin: 

"C'est le 14 janvier de cette année [12 ?] que Carême a succombé! On a trouvé, dans ses papiers, plusieurs plans d'architecture dessinés par lui-même et finis, des monumens [sic] de décors de table d'une beauté admirable, des manuscrits, etc."

C’est de cette manière que Broussais nous explique l'adhérence de Carême à sa cuisine:

"Oui, c'est l'amour de la gloire qui animait, qui inspirait Carême dans ses compositions littéraires, comme dans ses projets d'architecture, comme dans ses conceptions culinaires! Mais comment l'amour de la gloire l'avait-il laissé végéter à la cuisine, lui que ses moyens naturels auraient pu conduire à une position sociale relevée? Comment? Le voici.  Si Carême est resté cuisinier, c'est qu'il y avait pour lui un génie de l'art du cuisinier, comme il y a un génie de l'art du peintre ou du sculpteur; c'est que sa mission à lui, était d'élever au rang de science un art qui jusque-là n'avait jamais osé prétendre à cet honneur."

« Végéter à la cuisine »... cela en dit long sur la compréhension de ce monsieur !

Et pour terminer, il nous révèle, oh merveille, que le caractère de Carême est bien corroboré avec son crâne, surtout n'en doutez pas : 

"Vous voyez quels talens [sic] distingués possédaient cet homme, sa tête en donne l'explication : vous remarquez un développement général assez grand; la partie antérieure forte, et les organes de l'idéalité, de la construction, sont largement développés; ils sont soutenus par ceux des sentiments affectueux et par celui de l'amour de l'approbation, tressaillant sur cette tête. Il serait trop long d'expliquer la correspondance de toutes ses facultés prédominantes avec les développements de son crâne ;  je dirai seulement que si l'organe de l'amour des enfants est très fort chez Carême, on ne s'étonnera pas d'apprendre qu'il les aimait beaucoup en effet, et qu'il en a doté une vingtaine."

J'ignore si Carême versait des dons aux enfants, mais l'on pourrait attribuer sa bienveillance envers eux comme étant le résultat d'une forte empathie provenant de sa longue enfance de misère. Ayant vécu l'abandon, peut-être voulait-il à son tour venir en aide à d'autres enfants ? Mais non, selon la Société phrénologique, ce comportement bénévole a pour origine, la forme du crâne d'Antonin Carême et donc de son cerveau. Tout s’explique !

Mais revenons-en au génie de Carême. Bien que ces analyses phrénologiques furent terriblement non-scientifiques, le seul fait de s’approprier le crâne d’un cuisinier, le fait de publier ensuite l’analyse de ce crâne confirme encore le fort intérêt porté pour le personnage de Carême. En effet, ce serait l’équivalent aujourd’hui d’étudier les cerveaux d’Alain Ducasse ou de Pierre Hermé, ce qui serait peu probable. 

On en déduit que Carême laissa une extraordinaire impression à ses contemporains – s’attirant non seulement les masses populaires qui achetaient ses livres culinaires, mais aussi les pseudoscientifiques. 

Qu’advint-il de la collection phrénologique de Dumoutier? Elle se trouve aujourd’hui au Musée d’histoire naturelle dans le Jardin des Plantes à Paris. S’il vous vient l’idée de rendre hommage au magnifique crâne d’Antonin Carême, vous pourriez peut-être vous procurer des pâtisseries afin de les déguster dans le jardin, juste avant votre visite.

  

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Envie de vous plonger dans la tête d’Antonin Carême et de vivre son incroyable parcours au temps de Talleyrand? 

Je vous invite à découvrir mon roman, Le Secret de Chantilly. (Version ebook et papier disponibles sur Amazon, Fnac et dans toutes les bonnes libraries en ligne.)

Sunday, November 7, 2021

Chronique : Althéa ou la colère d'un roi de Karin Hann



Si vous rêvez des fastes du Château de Vaux-le-Vicomte au temps de Nicolas Fouquet, si un pincement au coeur vous prend dès que l'on aborde le sujet de son injuste emprisonnement par Louis XIV, ou si vous recherchez un roman qui met en lumière le XVIIe siècle d'une manière intrigante et originale, le roman historique de Karin Hann vous enchantera. 

Je viens de terminer Althéa ou la colère d’un roi et je me dois de souligner la plume exquise de l'auteur qui s'adapte à merveille à l'époque, nous envoutant dès les premières pages. On est proche de Molière et de La Fontaine et le dialogue de Karin Hann sied à merveille : nuancé, brillant d'esprit et de grâce. Cela m'a donné l'envie de savourer ses autres livres, surtout Les Venins de la Cour, et de m’inspirer de ses élégantes tournures de phrases.

Nicolas Fouquet

Le roman de Karin Hann imagine un personnage féminin à travers lequel nous assistons à la puissance croissante, puis la chute de Nicolas Fouquet. Althéa de Braban-Valloris se retrouve  orpheline à sa naissance. Adoptée par la famille Fouquet, elle voue une tendresse à Nicolas, son père adoptif. Jeune encore, elle ne s'imagine pas le danger que cours Fouquet ni combien un roi peut s'avérer si peu noble et si fortement envieux. Car c'est bien un roi orgueilleux et jaloux que Karin Hann nous peint, à mon grand plaisir d'ailleurs.  

À la chute de Fouquet, Althéa est plongée dans l'infortune. Elle témoigne des événements bouleversants qui mènent à la perte de tout ce qu’elle a jadis aimé. Mais notre héroïne déterminée s'alliera avec l'homme qui lui a sauvé la vie pour tenter de parvenir à Nicolas Fouquet que Louis XIV a emprisonné à Pignerol. 

Au cours de cette aventure, Althéa découvre une sinistre conspiration mêlant Louis XIV, Fouquet, l'homme au masque de fer et l'ordre des Templiers. Il existe plusieurs hypothèses historiques quant à l'origine du masque de fer, et le complot que Karin Hann nous offre dans ce roman est si judicieusement ficelé, ses détails si bien recherchés que l'on est tout de suite séduit par l'idée. 

Ce roman est riche en histoire, en péripéties et ne manque pas d'érotisme. Althéa nous paraît comme une femme audacieuse et intelligente qui semble se nouer facilement avec divers personnages de la Cour dont, Anne d'Autriche, la reine Marie-Thérèse, ainsi que la piquante Madame de Montespan, et qui malgré elle, suscite aussi l'intérêt de Louis XIV. Mais le monde est aussi semé d’épines, et Althéa s'attire un ennemi redoutable là où elle ne s’y attendait pas. Cette sous-intrigue revisite le thème de la jalousie, et combien celle-ci peut mener un être humain à de pires excès.

Madame de Montespan

Mon personnage préféré est celui de Saint-Évrard qui incarne avec Mathieu de Mergenteuil et Althéa un triangle amoureux tragique dont j'ai apprécié la délicate et touchante exécution. 

Ce qui ne manque pas d'émouvoir tout au long du roman c'est cette déchéance physique de Nicolas Fouquet; vieil homme voûté et maladif vers la fin du livre, homme dont les années, le succès et la gloire furent volés. Mais si le destin de Fouquet nous attriste, du moins le roman de Karin Hann apporte une lueur d'espoir.  

Un très beau livre que je recommande fortement et qui devrait absolument vous accompagner lors de votre visite au Château de Vaux-le-Vicomte.

Château de Vaux-le-Vicomte

Monday, June 7, 2021

Le Secret de Chantilly : le roman d'Antonin Carême

Je suis heureuse d'annoncer la parution, cet été, de mon roman historique, Le Secret de Chantilly. 

Dans Le Secret de Chantilly, le cuisinier Marie-Antoine Carême nous livre son conte de fées à travers larmes, joies, sortilèges, châteaux, pâtisseries, une touche de scandale, et toujours ce regard sur le prince de Talleyrand.

Personnage énigmatique, qui m'a tenue compagnie pendant si longtemps, Talleyrand prend vie dans ce roman où il joue un rôle principal, sans toutefois perdre de son mystique, nous laissant deviner jusqu'à la fin.

Née de mon grand amour pour la France et pour ce précieux don de l'amitié, c'est une histoire qui célèbre deux génies français : un cuisinier et un homme d'État.  Je l'avais d'abord écrite en Anglais avant de comprendre qu'il me fallait absolument une version française. Les deux romans sortiront à quelque mois près, cette année. 

Je voudrais remercier le graphiste, Ross Robinson, pour le voyage que nous avons entrepris ensemble pour réaliser cette couverture qui incarne l'essence même de cette histoire. D'abord un fond de blanc - telle une nappe, tel l'immaculé de l'oubli, le blanc d'une toque ou de la merveilleuse crème Chantilly ; ce petit bouquet dont même les tons lilas sont symboliques de l'intrigue ; et enfin, ces filigranes et polices dorées qui ensemble reflètent le milieu où Marie-Antoine Carême évolue, et qui inspirent la magie d'une vie sans pareille, tel un véritable conte de fées.


Monday, March 8, 2021

Review: The Queen's Dressmaker by Meghan Masterson

The Queen’s Dressmaker is a well-paced story of loyalty, espionage and love set in the turmoil of the French Revolution.

Masterson’s fictitious heroine, Giselle Aubry, offers a gripping and highly plausible first person insight into what it might have been like to serve Marie-Antoinette as wardrobe mistress in the years leading to the queen of France’s imprisonment and beheading.

With meticulous research, the author brilliantly highlights the often absurd transitions of this period, and the tightly wound relationships between French dress, overt political stance, intense social pressure and death itself. I adored the attention to detail placed on clothing and its social symbols.

Gowns as seen in Sofia Coppola's Marie-Antoinette
Conciergerie exhibition, Dec 2019

The plot, deftly entwined with Marie-Antoinette’s tragic fate from 1789 to 1793, follows the romantic relationship between a dressmaker working in Versailles Palace and a republican watchmaker, Léon Gauvain. Giselle’s inner conflict and her torn loyalties are well-executed, lending a cerebral quality to her romance which rather than being thwarted by emotions or jealousy, is imperilled by opposing values.

Encouraged to spy on the queen by her uncle, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (author of Le Mariage de Figaro), it was interesting to witness Giselle’s stint into espionage evolve from a source of pride – in her own worth, knowledge and intelligence — to a source of shame. An activity begun as voyeurism, and which mirrors the curiosity we modern readers feel for Marie-Antoinette’s life, it, and all other espionage takes on a dangerous quality as the Revolution unfolds.

Portrait of Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais 
Jean-Marc Nattier, 1755

From the point of view of character development, I also appreciated how a pure initial fervour into the French republican cause, as held by Léon, could later be tempered once France entered the Terror.

I loved this book. Having studied the French Revolution created added suspense due to my anticipation of upcoming historical events. I worried in advance for the character and was curious to live precariously though her. Those unfamiliar with the French Revolution and with Marie-Antoinette’s fate, would still be highly captivated by this novel as it artfully explains the events and brings them to life in a unique, intimate manner.

Marie-Antoinette (1783) by Élisabeth Vigée Le Brun
Versailles Palace

The novel’s cast of real life characters, including the heart-warming Madame Campan, General Lafayette, Maximilien Robespierre and journalist, Camille Desmoulins, further grounds this historical novel into the world of the French Revolution. There was a cute cameo from Talleyrand which I appreciated.

Highly recommended for lovers of France, Marie-Antoinette, clothing, and historical fiction.

Versailles Palace, door details


Many thanks to Bookouture and NetGalley for this ARC.


Wednesday, March 3, 2021

Chronique : Abyssinia par Alexandre Page


Grâce au prodigieux travail d'Alexandre Page, j'ai eu l'immense plaisir au cours de l'hiver de me transporter à la fin du 19e siècle et de suivre les aventures d'une mission diplomatique russe en Abyssinie. 

Nous sommes en 1897 et l'empereur Ménélik II règne sur des terres abyssines, progressivement conquises. 


En novembre 1896, apparaissait cette photo dans Le Petit Parisien. Elle y figure les italiens signant la traite d'Addis-Abeba le 26 octobre 1896, devant Ménélik, après leur importante défaite face à l'armée éthiopienne.  


C'est peu de temps suivant ces événements que commence le formidable récit d'Alexandre Page, ABYSSINIA...



"Ménélik descendait du roi Salomon, de la reine de Saba, et ces noms seuls suffisaient à nourrir infiniment des esprits imaginatifs."  - Alexandre Page, Abyssinia : Volume I

Docteur Alexandre Page nous livre une œuvre titanesque qui ne lésine en rien à chaque page.

Ce livre, c'est un trésor historique, un long voyage. C'est une fresque géographique et culturelle vertigineuse. C'est le récit d'une expédition russe en Abyssinie, à la fin du 19e siècle. Nous sommes intimes avec cette expédition. Nous vivons ses épreuves (ah oui, ce n'est pas si facile de se procurer des chameaux et je ne dis rien sur les fourmis géantes...), nous nous émouvons de ses découvertes, ses rencontres et ses échanges, dont certains sont teintés d'humour. La lecture demande du temps, tellement les pages sont riches, mais ce rythme est parfait, car il nous place aisément dans la peau des personnages pour lesquels cette aventure est une véritable épopée, longue de plusieurs mois.

On ne peut qu'admirer la patience et la maîtrise dont fait preuve l'auteur : recherches historiques approfondies sur un sujet difficile (car moins connu), descriptions évocatrices de personnages et de paysages, un style posé qui sied parfaitement à l'époque, et toujours cette retenue pour exposer les faits sans tenter de pencher le lecteur ou la lectrice vers une certaine opinion politique. On y découvre une Abyssinie indépendante (la plupart des pays d'Afrique à cette époque sont sous une emprise coloniale occidentale), puissante, riche, souvent guerrière, une terre peuplée de diverses ethnies — certaines d'elles, conquises — mais toutes aussi différentes, voire fascinantes, les unes que les autres.



Les aspects du livre que j'ai trouvé particulièrement enrichissants sont ses portraits de personnages russes et de leur comportement dans plusieurs situations sociales complexes, ainsi que les descriptions des us et coutumes de chaque ethnie locale.

Sans doute ma citation préférée dans ce très beau livre



J'ai retenu plusieurs passages grâce à ce texte. Je me suis délectée de la manière dont l'auteur crée l'ambiance d'un repas dans différentes contrées. Je garde un souvenir inoubliable des descriptions des villes et des marchés, des femmes, de cette rencontre entre les Russes et des esclaves, et surtout de ces dialogues nuancés qui dépeignent le climat politique de l'époque.


Je vous laisse avec quelques aperçus sur les Français de la part de personnages russes. :)











Monday, February 22, 2021

Calista - my new novel

I am pleased to announce the publication of my Victorian gothic novel, CALISTA, to be released on 25 May 2021. This book combines two long-held obsessions of mine.  Alas, I am sworn to secrecy and it is unfortunate that I cannot share anything of the plot beyond this. 

Despite my lifelong fixation on certain themes, I had not planned on writing this book at all. The idea took shape after a trip to Greece last year, after which I had little choice but to set aside other projects and craft this story. 

Calista is a horror mystery set in both England and Greece. The plot, spanning the years 1835 to 1848 mostly takes place in Alexandra Hall, an isolated mansion in Berkshire. French Inspector, Maurice Leroux, must solve a series of curious deaths not knowing that what he will find will change him forever. 

I can't wait to share this story with you! 

I want to take this opportunity to extend my heartful thanks to graphic designer, Ross Robinson, for Calista's gorgeous book cover.  Ross is based in Queensland, Australia but has worked in Sydney and the UK in the past. His work is exceptional. I've worked with Ross in the past when creating the cover for my novel, Julien's Terror.  Each time, he really understood what I wanted and went above and beyond.  



This book cover for Calista combines all the elements I had in mind and executes it in such a beautiful way.  I long to hold this book in my hands. 



Sunday, February 7, 2021

Review: All the Murmuring Bones by Angela Slatter



When I learned that multi-award-winning author, Angela Slatter, had penned a mermaid fantasy novel, I knew it would be a gripping read. Even with its cover and title, All the Murmuring Bones evoked the gothic and spawned dark visions of an ocean underworld.  I was also curious about the secret pact between the O'Malley family and the merfolk: safety for their merchant ships in return for a child of each generation. A plot that promised danger, magic, sacrifice and likely, evil deeds.  All the Murmuring Bones delivered all this and more. I've not read a story that so artfully depicts sea-folk as ghoulish sinister forces. As it turned out, this young adult novel comes with more than one mystery to unearth and it's a well-paced fantasy adventure along the way to answers.

Miren, the descendant of a long line of O'Malleys whose fortune has fallen into ruin despite a prosperous past, was abandoned as a child by her mother and raised by her grandparents. Upon her grandfather's death, she inherits the decrepit castle at Hob's Hallow. We get a sense quite early that Miren is curious, feisty and thinks for herself. That latter trait will come in handy when her destitute grandmother has in mind that Miren will wed her wealthy cousin, Aidan Fitzpatrick. Grandmother thinks there's much profit to be made from this scheme. Not so innocent Miren watches herself get pampered and gifted with numerous frocks, along with a magical quilt that will have disastrous effects. This passage of the novel is effective at giving us Miren's point of view as a conflicted young woman who sees her world collapsing and is confronted with choices. I personally enjoyed all those dress descriptions even if they came with a dangerous deal. For Miren can't shake the fact that there's a strong sense of menace in marrying the devious Aidan Fitzpatrick. That, along with her burning desire to find her mysterious mother, Isolde, will see her flee from the family home and set off on an adventure.

Along the way, merfolk, witches, rusalki, corpsewights this novel has its share of bone-chilling encounters. After all, this is a world where witches are not burnt and where the Queen of Thieves, a cunning business woman, rules them all. I thoroughly enjoyed the horror aspects of this novel. Earlier, the creepy scene at the port's Weeping Gate where Miren is attacked underwater by mermaids and learns that she is cursed with her family's debt, sets the pace for what is to come. Then as Miren journeys to find her mother, one memorable tense scene sees her strike a bargain with three revenants. The courageous Miren must solve their riddle or else suffer what may.

                             

But horror has no need of fantasy to inject fear, and one of the darkest sections in this deliciously gothic story borrows from traditional themes secret identity, crime, hidden rooms and family lies. Once Miren arrives in the mining village of Blackwater, there's more than one eerie passage, and Angela Slatter is adept at creating an atmosphere of the uncanny while building up the tension. Miren will discover the stunning truth about her mother but before that, she'll need to apply her clever wits to untangle the mysteries at Blackwater.
 
One of the strengths of this novel is Angela Slatter's masterfully crafted lyrical voice. It really is beautiful. Right from the first chapter, the spellbinding prose creates a sense of place that transports. Throughout the book, as Miren reflects on her family's secret history, the author artfully weaves in short fantasy fables where witches and merfolks come alive through her skilled narration. There's never a feeling, though, that the plot is scattered, and these short tales serve as hints to solving the main mystery. 

The theme of family stood out for me. All the Murmuring Bones suggests that family is not always kind, and often family members cannot be trusted or at least they require us to keep a sceptical eye. It is a refreshing and daring message. It also carries lessons about how we choose to treat one another despite our past. While in the story, a supernatural curse is passed on within the family over many generations, in the real world, there are curses of another nature that families tend to pass to one another...betrayal, hurt, or even abandonment. With this in mind, I held on to Miren’s insight:

"Some folk make a point of not visiting pain on others when it's done to them; most people though, think it's their due to inflict a little of their own agony."

Miren does learn from this lesson in the way she comes to treat others. Meanwhile there's also plenty we can learn from her non-materialistic decisions at the end of the story.

I highly recommend All the Murmuring Bones for its deep levels and its gripping, entertaining story. I believe it is likely to please adults as well. 

A huge thank you to Titan Books for sending me a review copy of this novel.

 


All the Murmuring Bones by Angela Slatter is out on 9 March, 2021.